Pendant 28 ans, la Colombie a exprimé son intérêt à rejoindre le Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC). Malgré des demandes répétées, la réponse avait toujours été ignorée jusqu’à cette année. Dans un tournant inattendu, le président Gustavo Petro a été invité à la dernière minute au sommet de l’APEC tenu à San Francisco, marquant une avancée diplomatique significative. « Je ne comprends pas pourquoi nous n’en faisons pas partie », a déclaré Petro, cherchant un chemin pour la Colombie au sein du forum de l’APEC. Cette invitation ouvre de nouvelles opportunités internationales pour le pays et consolide la nouvelle image de la diplomatie colombienne.
Contexte Historique et Géopolitique :
Stratégiquement située au carrefour de l’Amérique latine, la Colombie a toujours été un acteur clé dans les affaires de l’hémisphère occidental. Son économie, riche en ressources naturelles et dotée d’un potentiel agricole considérable, en fait un candidat attrayant pour le commerce international et la coopération économique. Malgré tous ses avantages, le chemin vers l’intégration dans des blocs économiques mondiaux comme l’APEC a été lent et semé d’obstacles, en partie à cause de la complexité de sa situation interne, mélangeant un conflit interne de longue durée et une corruption chronique parmi ses classes dirigeantes, et généralement la dynamique politique de la région.
Points Clés du Président Petro :
Au sommet de l’APEC, le président Petro a articulé une vision audacieuse et transformatrice. Il a appelé avec passion les dirigeants mondiaux à mettre fin aux conflits mondiaux et à se concentrer sur la crise climatique. « Ici sont assis ceux qui permettent la guerre », a déclaré Petro, soulignant la responsabilité des dirigeants mondiaux dans la gestion des conflits et leur impact sur l’environnement. Il a ajouté : « C’est un forum très puissant, aujourd’hui nous étions assis avec la Russie, la Chine, les États-Unis et d’autres pays d’Asie et d’Amérique, qui sont les principaux émetteurs de CO2, les responsables de la guerre et de la paix ; en d’autres termes, dans cette petite réunion, les décisions fondamentales de l’humanité se croisent ».
Les États-Unis s’engagent à verser 1000 millions de dollars pour l’Amazonie :
L’engagement des États-Unis à contribuer 1000 millions de dollars pour la préservation de l’Amazonie marque un tournant dans la politique environnementale internationale. « Nous travaillons avec des partenaires autour de la table pour mobiliser un milliard de dollars pour préserver l’Amazonie et d’autres écosystèmes critiques en Amérique latine. Vous savez que l’Amazonie est un puits de carbone majeur. Elle absorbe plus de carbone quotidiennement que ce que les États-Unis émettent quotidiennement. Et elle doit être préservée, et ils ont besoin d’aide pour le faire », a assuré le président Biden.
Le président Biden a également mentionné sa demande au Congrès des États-Unis pour « 25 milliards de dollars supplémentaires pour renforcer le rôle des banques de développement multilatérales dans la lutte contre la crise climatique, en commençant par la Banque mondiale ». Il a souligné que cette année « le monde est en voie de respecter la promesse de financement climatique que nous avons assumée sous l’Accord de Paris de 100 milliards de dollars collectivement ».
Cet engagement financier est une réponse tangible à la proposition innovante de Petro de lier la dette externe à l’action climatique. « Cette alliance […] est un exemple pour le monde », a affirmé Petro, soulignant l’importance de cette initiative pour la conservation de l’environnement et l’économie colombienne.
La Colombie et l’APEC : Un Chemin Plein d’Opportunités
L’inclusion de la Colombie dans l’APEC pourrait apporter des avantages significatifs tant pour la Colombie que pour le bloc. Économiquement, la Colombie pourrait accéder à des marchés plus larges, attirer des investissements et participer à des chaînes d’approvisionnement plus diversifiées. Politiquement, son adhésion renforcerait les liens entre l’Amérique latine et l’Asie-Pacifique, favorisant un dialogue et une coopération accrus sur des questions mondiales telles que le commerce, la sécurité et l’environnement. Cependant, les défis ne sont pas mineurs : la Colombie doit naviguer dans un environnement géopolitique complexe, équilibrant ses intérêts nationaux avec les attentes et les réglementations du forum.
La participation récente de la Colombie au sommet de l’APEC est un indicateur prometteur de son inclusion future potentielle dans ce forum économique. Avec sa position stratégique, son leadership dans les questions de transition énergétique et son approche innovante pour lutter contre le changement climatique, la Colombie ne se profile pas seulement comme un candidat viable, mais aussi comme un leader potentiel dans la région. L’inclusion probable de la Colombie dans l’APEC serait non seulement un succès diplomatique significatif, mais aussi un pas en avant dans l’intégration économique mondiale, la coopération pour relever les défis mondiaux et aborder le leadership dont les pays pauvres ont besoin.
