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Comment les exportations colombiennes sont en train de changer

  • By Mario Pinzón
  • 12 mai, 2025
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La Colombie vit un moment clé dans son commerce extérieur. Au cours des premiers mois de 2025, les exportations non minières et non énergétiques, notamment agricoles, ont enregistré une croissance remarquable, tandis que le gouvernement de Gustavo Petro cherche à diversifier ses marchés et à réduire sa dépendance historique aux combustibles. Par ailleurs, la demande d’adhésion à la Nouvelle Banque de Développement des BRICS et le rapprochement avec la Chine redéfinissent sa stratégie géopolitique et commerciale.

Depuis l’emblématique Grande Muraille de Chine, le président Gustavo Petro a signé le 12 mai 2025 un mémorandum d’entente pour l’adhésion de la Colombie à l’Initiative la Ceinture et la Route (BRI), consolidant la coopération bilatérale dans des secteurs prioritaires comme les infrastructures, les technologies et la transition énergétique. Cette étape historique reconfigure la politique extérieure du pays et introduit d’ores et déjà la géopolitique comme un enjeu majeur pour les élections de 2026.

Croissance et diversification des exportations

En mars 2025, les exportations colombiennes ont augmenté de 12,2 % par rapport à la même période en 2024, atteignant 4,338 milliards de dollars US. Cette hausse a été principalement tirée par le secteur agricole, alimentaire et des boissons, qui a enregistré une croissance de 50,9 %.

  • Le café en tête : Les ventes de café non torréfié ont doublé (+103,4 %) au premier trimestre 2025, dépassant même celles du charbon en mars (532,6 millions de dollars contre 231 millions).
  • Essor des produits manufacturés : Les exportations de biens manufacturés ont progressé de 6,8 %, tandis que les ventes d’or non monétaire ont stimulé une hausse de 37,3 % dans d’autres secteurs.

Cette dynamique reflète les efforts du gouvernement pour diversifier la gamme exportatrice, bien que des défis persistent pour consolider cette tendance sur le long terme.

Le café dépasse le charbon : Un changement structurel ?

Pour la première fois depuis 2020, le café a supplanté le charbon comme l’un des principaux produits d’exportation. Ce phénomène s’explique par :

  • Une production caféière en hausse : Au premier trimestre 2025, la récolte a atteint 3,78 millions de sacs, soit 36 % de plus qu’en 2024.
  • Une demande internationale stable : Selon la Fédération nationale des cafétiers, la Colombie reste un fournisseur fiable dans un marché mondial incertain.

Cependant, les exportations de charbon ont été volatiles, avec une chute en mars après un rebond en février, confirmant la nécessité de réduire la dépendance aux matières premières.

La Colombie cherche de nouveaux alliés : L’intérêt pour les BRICS

Dans un contexte de tensions commerciales mondiales, la Colombie a officialisé sa demande d’adhésion à la Nouvelle Banque de Développement des BRICS, un bloc représentant près de 40 % du commerce mondial.

  • Opportunités de financement : Le gouvernement y voit une alternative pour des projets d’infrastructures, d’éducation et de développement.
  • Soutien du Brésil : Le pays sud-américain a officiellement invité la Colombie à rejoindre le groupe.

La ministre par intérim du Commerce, Cielo Rusinque, a souligné que cette stratégie vise à réduire la dépendance aux marchés traditionnels et à renforcer la présence en Asie, Afrique et Moyen-Orient.

La Chine : Un partenaire croissant, mais sous surveillance

Bien que la Colombie ait historiquement entretenu des relations commerciales plus étroites avec les États-Unis et l’Europe, l’intérêt pour la Chine s’accélère.

  • Investissements dans les infrastructures : Les priorités colombiennes (chemins de fer, énergies renouvelables, ports) correspondent aux capacités chinoises.
  • Intérêt croissant des entreprises : Les demandes de visas pour la Foire de Canton ont battu des records, signe de l’attractivité du marché chinois.

Néanmoins, des débats persistent sur les risques d’un rapprochement accru :

  • Crainte des répercussions avec les États-Unis : Certains secteurs redoutent qu’un lien plus fort avec la Chine n’affaiblisse les relations avec Washington.
  • Mythe du « piège de la dette » : L’ambassadeur chinois a clarifié que ses investissements ne génèrent pas de dette publique, car ils sont réalisés par des entreprises privées.

Les États-Unis restent clés, mais sous tension

Les États-Unis demeurent la principale destination des exportations colombiennes (32,3 % en mars 2025), notamment pour le café et les fleurs. Cependant, le protectionnisme américain pousse la Colombie à chercher des alternatives.

  • Impact des politiques de Trump : Certains analystes estiment que le virage protectionniste des États-Unis a forcé la Colombie à explorer de nouveaux marchés.
  • Guerres commerciales mondiales : Les tensions entre la Chine et les États-Unis influencent les stratégies de diversification.
  • Clivage politique interne : Les deux principales forces politiques colombiennes affichent des tendances divergentes. Le gouvernement progressiste actuel prône un rapprochement avec la Chine et les BRICS, tandis que l’opposition conservatrice, historiquement proche des États-Unis, s’y oppose. La géopolitique pourrait ainsi devenir un enjeu décisif pour les élections de 2026.

Défis à relever

Malgré les progrès, la Colombie doit surmonter plusieurs obstacles pour consolider sa stratégie exportatrice :

  • Manque de compétitivité : Le pays reste à la traîne en termes d’exportations par habitant par rapport à d’autres nations de la région.
  • Obstacles logistiques et bureaucratiques : Des améliorations sont nécessaires dans la numérisation des douanes, les infrastructures et la facilitation des visas pour les investisseurs.
  • Coordination public-privé : Il est crucial d’identifier les produits à forte demande internationale et d’augmenter la capacité de production.

Un tournant historique en pleine tempête

La Colombie traverse une transition sans précédent : un « petit poisson » qui tente, pour la première fois de son histoire républicaine, de naviguer avec autonomie dans les eaux tumultueuses de la guerre commerciale entre grandes puissances. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le café dépasse le charbon, les exportations non traditionnelles bondissent de 23 %, la candidature aux BRICS… Autant de signes indéniables que le pays prend conscience de son potentiel géopolitique.

Ce changement ne signifie pas pour autant que la dépendance historique est brisée. Les structures économiques liées à Washington ne se transforment pas en un an. Mais une nouveauté émerge : la volonté politique de renégocier les termes de son insertion mondiale. Alors que la bourgeoisie industrielle hésite entre le confort de l’ancien modèle et les opportunités asiatiques, la Colombie prouve que, même tardivement, il est possible de naviguer vers des eaux moins dépendantes.

Le chemin sera long – les réformes nécessaires en matière de productivité, d’infrastructures et de diplomatie commerciale sont colossales –, mais 2025 restera comme l’année où la Colombie a enfin commencé à jouer ses propres cartes.

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